Convictions, rôle et posture

La grossesse et l’enfantement sont pour moi deux processus normaux et physiologiques de la vie des femmes. Je partage la vision de Karine Langlois qui rappelle que la femme a tout ce qu’il faut en elle pour enfanter son bébé et le placenta qui vient avec et que les bébés ont la force et la sagesse de naître.

Bien entendu, les incidents sont toujours possibles. C’est pourquoi un recrutement rigoureux des personnes enceintes pour l’AAD, un suivi médical en règle et une surveillance per partum sont nécessaires.

Néanmoins, une fois que tous les possibles sont considérés et connus, inutile d’en faire une obsession. Cela nuirait grandement au processus d’enfantement, le rendant plus laborieux voire impossible.

La sage-femme ainsi que toutes les personnes présentes lors d’un accouchement se doivent de mettre de côté (sinon transcender) leurs peurs pour accorder une pleine confiance en les capacités de la personnes sur le point d’enfanter : la femme qui accouche perçoit ce que les gens autour d’elle pensent tout bas. Ses propres peurs non travaillées peuvent refaire surface, entrainant des blocages et un travail plus long. La sage-femme peut aider la femme et le couple à mettre en lumière leurs idées limitatives, souvent inculquées par la société (un poil patriarcale), pendant la grossesse et/ou l’accouchement pour aller les dissoudre et s’en libérer.

Concernant les besoins essentiels de la personne qui accouche, ils se résument à des choses simples :

  • se sentir en sécurité : seule ou avec des personnes choisies pour leur possible soutien. Cela implique aussi savoir ses enfants en sécurité à la maison ou chez une personne de confiance élue par la mère
  • se sentir en intimité : ne pas être observée (besoin primaire de tout mammifère qui donne naissance)
  • être au chaud : économiser son énergie pour le processus d’accouchement, relâcher les tissus du col et du périnée
  • recevoir une lumière tamisée : ne pas activer son système de sécrétion d’hormones du stress, favoriser la sécrétion d’ocytocine, mettre son cerveau en pause
  • être dans sa bulle : entourée de silence ou d’une musique douce de son choix, de chants, de tambours, d’odeurs agréables.

Cela ressemble aux conditions requises à l’endormissement ou même à l’acte sexuel.

Mon rôle sera d’assurer la surveillance de la mère et du bébé de manière douce et discrète, tout en protégeant l’espace sacré de la naissance, dans le respect des besoins essentiels pré-cités. Si la nécessité de transfert devait survenir, sur demande de la mère ou pour des raisons médicales décelées, la communication autour de ces raisons sera claire et les choix pourront être faits en conscience.

Photo par Susana Cruz 30/12/22


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