Dans le paradigme médical, cette phase est appelée phase de désespérance. Cela tient au fait qu’à ce moment-là, la personne qui enfante connaît une intensité sans précédent dans son corps. Elle peut penser qu’elle n’y arrivera pas, que c’est trop dur, qu’elle va mourir. « Il faut que ça s’arrête ! »

En réalité, cette intensité ne lui arrive pas, c’est son corps lui-même qui dévoile sa pleine puissance, une force extraordinaire pour la femme, qui pourra s’en émerveiller après coup.
De quoi la femme a-t-elle besoin ? Elle peut réclamer une rupture des membranes pour que ça aille plus vite ou même une péridurale pour ne plus rien sentir. Ce que les personnes autour d’elle devraient comprendre, c’est qu’elle n’a en fait pas besoin d’être sauvée de quoi que ce soit. En revanche, ils peuvent reconnaître l’intensité et lui rappeler que c’est normal, que le processus suit son cours et que bientôt, elle va transcender ce qui lui arrive.
Oui c’est intense, puissant et plus grand qu’elle. Et oui, dans certains aspects, c’est bien la mort qui va arriver : celle de son statut d’avant, vers celui de mère de cet.te enfant en train de naître.
La femme, alors ouverte à 8, 9, 10 cm, est devant l’inconnu. Elle sent son col étiré au maximum, son rectum écrasé, ses os et ses ligaments distendus à l’intérieur. Pourtant, elle y est, elle le fait, elle est au sommet de son vortex d’enfantement.